02 Sep Rappport du GIEC
Rapport du GIEC : où en sont les entreprises belges dans leurs efforts de diminution des émissions de Co2 ?
Par Jean-François Noulet, 09 août 2021 à 18:31 – mise à jour 11 août 2021 à 21:23, rtbf.be
Le GIEC, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) vient de publier son dernier rapport. Il est alarmant sur la progression du réchauffement climatique et sur les conséquences de celui-ci sur la planète. Dans cette perspective, la diminution des émissions de Co2 est indispensable.
Depuis les premiers rapports du GIEC, l’industrie, y compris le secteur énergétique, fait figure de principal responsable des émissions. En Belgique, les observateurs ne nient pas que les entreprises ont avancé sur le chemin de la réduction des émissions de Co2. Cependant, il y a encore beaucoup à faire.
Quasi la moitié des émissions de Co2 vient de l’Industrie, même si des efforts ont été faits
Selon les statistiques et selon la manière de consolider les chiffres, l’industrie est responsable d’une grande part des émissions de gaz à effet de serre (GES). Selon Inter-Environnement Wallonie, la part qui revient à l’industrie dans les émissions de GES était en 2019 de 47% pour la Belgique, incluant dans l’industrie le secteur énergétique.
Depuis l’an 2000, les émissions industrielles ont diminué de moitié environ en Wallonie. « Mais plus de la moitié de cette diminution est venue de la disparition de la sidérurgie en Wallonie », souligne Xavier Gillon, physicien, docteur en matériaux et chargé de mission « Energie et Climat » chez Inter-Environnement Wallonie. Une partie aussi de la réduction des émissions de GES en Belgique s’explique par le fait que la production a été transférée dans d’autres pays. « L’empreinte moyenne par belge en gaz à effet de serre est d’environ 10 tonnes par an et par habitant », explique Xavier Gillon. « Elle passe à 16 tonnes en comptant les importations ».
L’autre grande raison de la diminution des émissions de GES, c’est l’amélioration de l’efficacité énergétique et l’amélioration des procédés industriels.
Peu se sont lancés dans l’aventure du changement de leurs procédés industriels
Mais là aussi, il y aurait encore moyen de faire mieux. Dans l’industrie du verre, par exemple, « l’électrification des fours pour arrêter d’utiliser du gaz et du fuel lourd n’est pas encore réalisée », souligne Xavier Gillon. Or, selon lui, cela permettrait de réduire de deux tiers les émissions de gaz à effet de serre dans la production de verre. L’électrification pourrait s’intensifier aussi dans d’autres secteurs, comme l’acier, même si l’énergie électrique est plus utilisée qu’avant, ou encore dans les cimenteries, la production de chaux et la pétrochimie, selon Xavier Gillon.
« Les industriels ont surtout fait des améliorations de procédés à la marge », estime Xavier Gillon. « Peu se sont lancés dans l’aventure du changement de leurs procédés industriels », souligne-t-il, souvent parce qu’ils « n’ont pas été assez incités à le faire ».
Pourtant, des efforts ont été faits par de nombreuses entreprises. Antoine Geerinckx, cofondateur de CO2logic, une société qui aide les entreprises à améliorer leur bilan carbone donne l’exemple de « beaucoup d’entreprises familiales » qui « ont une vision à long terme » et qui « veulent survivre » et « s’adapter aux nouvelles mesures et au défi climatique ».
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En fait, s’attaquer aux émissions de gaz à effet de serre dépend fortement de la culture de l’entreprise et du secteur dans lequel elle évolue. Pour Antoine Geerinckx, de CO2logic, à la fin des années 2000, « ce sont surtout les entreprises de services qui ont agi pour le climat ».
Une récente étude menée par l’agence Finn a épluché les communications fournies par les 55 entreprises belges ayant le plus gros chiffre d’affaires pour voir comment ces entreprises informent sur leurs engagements en faveur du climat. Parmi ces entreprises, trois sur dix, ne communiquent toujours pas sur ce sujet. Elles n’informent pas sur la quantité d’émissions qu’elles génèrent.
Inviter les entreprises à prendre conscience de leurs émissions de GES
En 2050, la Commission européenne veut que l’Europe soit climatiquement neutre. C’est le but du « Green deal européen », le Pacte vert pour l’Europe. Selon Antoine Geerinckx, de CO2logic, les entreprises prennent cela « au sérieux ». Enfin, dirait-on, car en Belgique, on a, selon Antoine Geerinckx perdu « énormément de temps », une quinzaine d’années à hésiter sur fonds de discussions entre partis politiques, entre régions du pays, notamment au sujet de la transition énergétique et de l’avenir des centrales nucléaires. Des discussions qui n’ont pas aidé les entreprises à prendre rapidement les bonnes décisions en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Pour Antoine Geerinckx, de CO2logic, il faut que les entreprises dressent d’abord un bilan de leurs émissions de carbone. « Beaucoup d’entreprises cotées en Bourse ne le font pas ou le font encore timidement« , estime-t-il. Pourtant, calculer ses émissions de gaz à effet de serre permet de voir où il faut agir pour améliorer les choses. Une fois qu’elles ont pris conscience de leur bilan carbone, les entreprises peuvent penser à réduire et agir de manière plus efficace, explique Antoine Geerinckx. Selon lui, « aujourd’hui, plus ou moins 50% des entreprises sont occupées activement à calculer et réduire leurs émissions de CO2« . Donc, l’autre moitié des entreprises aurait donc encore du pain sur la planche…
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Enfin, une minorité d’entreprises, consciente de leur impact sur l’environnement essayent de compenser, souvent parce qu’elles ne parviennent pas à modifier leurs processus industriels pour émettre moins de CO2. On parle là de 10% des entreprises selon Antoine Geerinckx.
Pour Antoine Geerinckx, il faut que le CO2 émis ait un prix. « Tant que les gens ne mettent pas de prix sur le CO2, ils vont réduire moins rapidement leurs émissions », explique-t-il. Il faut aussi, selon lui, « encourager les gens à acheter dans les entreprises responsables, celles qui ont un label neutre en CO2« .
Que devraient encore faire les entreprises ?
Les principales recettes pour limiter les émissions de CO2 sont connues. Une fois que les entreprises ont chiffré leur bilan carbone, elles voient où agir : l’efficacité énergétique des bâtiments, la flotte de véhicules, les voyages d’affaires, le type de matières premières consommées, la chaîne logistique, la production de déchets… Les pistes ne manquent pas.
Il y a cependant « des limites à la décarbonisation », estime Xavier Gillon, d’Inter-Environnement Wallonie. « Les matériaux utilisés émettent eux-mêmes du CO2« , explique-t-il, donnant les exemples du verre et du ciment. « Ce sont les matériaux qui se décarbonatent et émettent du carbone« , poursuit-il. Selon lui, dans ces industries, cela représenterait environ un tiers des émissions pour le verre et 80% pour le ciment conventionnel (clinker).
Pour éviter cela, les industries peuvent envisager de changer de matériaux. C’est cher et difficile. Elles peuvent aussi capturer le CO2 lors de l’émission. Il serait possible de le transporter et de l’enfouir à nouveau dans d’anciens gisements gaziers, aux Pays-Bas, par exemple, mais cela coûte cher. D’autres pistes suivies envisagent aussi de réintégrer une partie des émissions dans des combustibles de synthèse. « Par exemple de l’éthanol », explique Xavier Gillon, mais c’est, selon lui, « une demi-solution » car on produit un carburant qui sera brûlé à son tour, produisant du CO2.
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Cependant, la réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre dans l’industrie passera plus que probablement par des changements radicaux des procédés de fabrication. « C’est aventureux, mais il n’y a pas le choix, on doit le faire », estime Xavier Gillon. Dans certains secteurs, la marge de production existe. « Dans le verre, on pourrait réduire de deux tiers les émissions si les fours étaient électrifiés », précise Xavier Gillon.
Pour y parvenir, le Chargé de mission « Énergie et Climat » estime que les entreprises doivent être forcées par les autorités, ou incitées par le système mis en place. A ce titre, le fait que l’Europe adopte un nouveau mécanisme de compensation carbone aux frontières devrait aider. L’instauration d’une taxe carbone sur les importations en Europe devrait, par exemple, permettre aux aciéristes européens d’être moins concurrencés par leurs homologues chinois qui n’ont pas les mêmes contraintes en matière d’émissions de CO2.
Si on ne les aide pas, le risque est de délocaliser
Faut-il aider financièrement les entreprises dans cette transition ? « Si on ne les aide pas, le risque est de délocaliser, si des solutions innovantes sont développées avant dans les pays voisins et si le prix du carbone devient vraiment impactant et que les quotas carbone distribués aujourd’hui gratuitement sont diminués« , analyse Xavier Gillon. Aider les entreprises, oui, mais pas à n’importe quelles conditions. « Surtout, pour recevoir une aide, l’activité de l’entreprise doit être compatible avec la neutralité climatique (pas de raffinage de pétrole par exemple), et doit réduire la consommation d’énergie en plus des émissions (la capture du CO2 nécessite de l’énergie en plus, alors que celle-ci sera plus rare à l’avenir) », ajoute Xavier Gillon.
Aider les entreprises à investir dans des procédés moins polluants aurait aussi socialement du sens. Prenons l’exemple de l’acier. Si le coût de production augmente en raison des investissements nécessaires à la diminution des émissions de CO2, beaucoup de produits seront plus chers, à commencer, par les voitures, où l’on trouve au moins une tonne d’acier. Aider les entreprises dans leur cheminement vers la décarbonisation permettrait d’éviter que la facture finale pour le consommateur dérape.
Une autre piste est aussi d’inciter à consommer moins. « Ce qui nécessite une action publique », explique Xavier Gillon. Il donne un exemple : « inciter à diminuer par deux ou trois le nombre de véhicules, comme recommandé dans les nouveaux Scénarios du SPF Santé Publique« . Cela pourrait se faire « via un aménagement du territoire et une offre de transport en commun adaptés« . Ensuite pour les véhicules encore nécessaires, « imposer une limite maximale de poids, à 800 ou 1000 kg par exemple », suggère Xavier Gillon. « C’est le bon sens même pour réduire les émissions et la consommation d’énergie, à la fabrication comme à l’utilisation », conclut Xavier Gillon.
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